Mes recherches actuelles découlent de l’observation d’un petit fait banal et anodin qui est la découverte d’un gant perdu sur un trottoir, et partent du principe qu’une forme en contient une autre. Le propos est comment créer de nouveaux objets à partir d’objets trouvés comme une paire de gants ou un bonnet?
Ce que je désire développer est une réflexion sur le rapport intime que l’on entretient avec les objets de notre environnement quotidien; des objets que l’on porte ou que l’on utilise. Il s’agit plus précisément de se questionner sur la relation épidermique et sur notre rapport émotionnel aux objets. Seriez-vous prêt à porter le bonnet d’un autre, à boire dans le verre de votre voisin, ou alors à boire dans les mains d’un inconnu?
Techniquement, mon travail s’intéresse au processus de fabrication et plus particulièrement à la technique du coulage. Traditionnellement on utilise des moules en plâtre dans lesquels on vient couler la barbotine (argile à l’état liquide). A partir d’un moule en plâtre, on peut réaliser plusieurs dizaines de tirages. Mon désir était d’obtenir un objet qui garderait les traces de sa fabrication et qui ne soit pas réalisé en série. Pour cela, j’ai commencé par fabriquer des moules en carton avec une structure rugueuse afin de garder l’empreinte du moule. Puis, pour fabriquer mes moules, j’ai utilisé d’autres matières par exemple la toile de jute. Je suis ensuite arrivée à utiliser des objets existants comme des bas, des gants ou encore des bonnets. Chaque moule n’est utilisé qu’une seule fois. Il est la plupart du temps détruit lors du démoulage.